




LE PROJET
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RAVAST’HOP a pour objectif d’accélérer la transition agroécologique de la filière, en mobilisant l’ensemble des acteurs et en faisant évoluer leurs pratiques afin de répondre à des impasses techniques auxquelles fait face cette culture mineure et orpheline. En outre, une diversification végétale de cette monoculture pérenne favorisant la biodiversité, tant en conventionnel qu’en agriculture biologique, ne peut qu’être bénéfique et faciliter la régulation naturelle des ravageurs induisant une limitation du recours aux insecticides. De plus, les risques de résistance, accrus par le peu de substances actives disponibles, seront ainsi diminués. Enfin, au vu de la particularité de la culture du houblon (biomasse importante et culture haute), accentuant un risque de dérive, les effets non intentionnels tant sur l'environnement que sur la santé humaine seront également réduits. In fine, le produit fini (le cône de houblon) sera également plus sain (respect des LMR voire absence de résidus).
CONTEXTE ET PRINCIPAUX OBJECTIFS
En tant que culture mineure et orpheline, la filière houblon a des moyens, tant financiers qu’humains, limités ne lui ayant pas permis jusqu’ici de pouvoir mettre en place des essais à grande échelle afin de répondre à des problématiques agronomiques d’importance ou à des impasses techniques auxquelles sont confrontés les houblonniers. Par ailleurs, les substances actives homologuées disponibles sont peu nombreuses et le recours à ces dernières doit être revu à la baisse. La recherche de solutions alternatives permettant de réguler les populations des bioagresseurs se révèle donc indispensable pour envisager une baisse d’IFT tout en assurant la pérennité des houblonniers. RAVAST’HOP s’inscrit donc dans un contexte de transition agroécologique de la filière à travers la mobilisation de leviers agronomiques tels que la diversification végétale permettant de réduire le recours aux insecticides. Ainsi seront évalués les services écosystémiques rendus par l’implantation de plantes de services et notamment leur impact sur les ravageurs du houblon dans un contexte national (pédoclimat, variétés, itinéraire technique, etc.) en impliquant un maximum d’acteurs de la filière houblon afin de s’assurer de la généricité des résultats et d’une transférabilité rapide.
Ce projet aura donc pour but :
- de recenser par l’intermédiaire d’enquêtes les pratiques de rupture mises en place dans les houblonnières au niveau national et d’identifier les succès et échecs rencontrés ainsi que les freins ou leviers potentiels (agronomique, économique, sociologique);
- de réaliser un inventaire faunistique des houblonnières afin d’identifier plus précisément les auxiliaires naturels présents et de pouvoir proposer des pratiques qui favorisent les populations de ces derniers ;
- de concevoir, en collaboration avec l’ensemble des acteurs de la filière, des pratiques basées sur l’augmentation de la diversité végétale au sein du système par l’insertion de plantes de services ;
- d’évaluer l’effet de l’insertion de ce type de pratiques sur les services écosystémiques rendus dans les houblonnières, particulièrement la régulation des ravageurs permettant ainsi de diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires ;
- d’évaluer l’impact de la diversification végétale dans des conditions pédoclimatiques et des systèmes de culture différents à l’échelle du territoire métropolitain ;
- d'évaluer d’un point de vue agronomique, pratique et économique la stratégie mise en place.
RESULTATS ATTENDUS EN LIEN AVEC LE PLAN ECOPHYTO
L'enjeu du projet est de produire des références technico-économiques sur les aménagements agroécologiques permettant d’utiliser la biodiversité fonctionnelle comme outil de gestion des ravageurs afin de limiter l’impact économique engendré par ces derniers et le recours aux produits phytosanitaires. Seront travaillées des règles de décision relatives au choix et à la mise en place des plantes de services, mais également à leur intégration dans les itinéraires culturaux actuels. Cela permettra de contribuer à la conception de systèmes de cultures résilients en matière de régulation naturelle des ravageurs. Les références produites seront notamment utilisées pour créer des guides pratiques visant à faciliter leur transfert à l’échelle nationale via les réseaux des acteurs de la filière.